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CC190721Ce 19 juillet, le Conseil communal d'Assesse, dans le cadre de la demande de permis unique introduite par SOTRAPLANT, devait prendre décision sur la suppression d'un chemin public traversant le Bois Robiet.
Là où SOTRAPLANT souhaite installer son usine à tarmac.
Pour la première fois, dans ce dossier, l'ensemble des conseillers avait la possibilité de prendre publiquement position face à ce projet.

Et bien ce sera NON. Ainsi en a décidé le Conseil Communal à l'unanimité.
Du moins les Conseillers qui s'étaient donnés la peine d'y assister.
On s'étonnera ainsi de l'absence de 6 Conseillers de l'opposition ALN (MR).

Le chemin ne sera donc pas cédé à SOTRAPLANT
L'examen de la demande de permis s'arrête ici..
Le demandeur peut encore aller en appel de la décision du Conseil auprès du Ministre Borsus (MR).
Mais on voit mal un Ministre, par le fait du prince, casser la décision souveraine d'une Commune soutenue par une majorité significative de sa population.

 
En début de Conseil, l'asbl COVISART et le Comité N931 sont intervenus dans une interpellation citoyenne.


Madame la Présidente,

Mesdames, Messieurs les membres du Collège et du Conseil communal,

Mon interpellation se fait au nom de l’asbl Covisart et du Comité N931.

 

Votre Conseil aborde aujourd’hui la première phase de décisions concernant le projet d’installation d’une usine d’enrobés à Sart Bernard.

Nous avons déjà eu l’occasion au cours des mois précédents et lors de l’enquête publique de marquer notre plus vive opposition à la réalisation de ce projet dans notre commune.
Nous osons espérer que les nombreux arguments que nous avons présentés ont retenu votre attention. Cet argumentaire a été le fruit du travail d’un ensemble de citoyens de tout horizon politique qui chacun dans leur domaine de compétence ont apporté une pierre à l’édifice.
Ce fut un bel exercice d’intelligence collective et de travail collaboratif.
Ce travail a été validé par plusieurs spécialistes. Ce qui en garantit le sérieux.

Votre décision d’aujourd’hui va porter sur la suppression d’un chemin communal.
C’est une étape essentielle.
Vous vous rendez bien compte de l’implication qu’aura votre décision sur la possibilité du demandeur de réaliser son projet.

La cession de ce chemin permettra ou non à l’usine de s’installer, offrant la possibilité, entre autre, aux lobbies de la route de créer une décharge de classe 3 pour remblayer le bois
Robiet avec 170.000 m3 de terres et de déchets inertes. Ce qui constituera un talus de 15 mètres de haut par rapport au niveau de la N4 ! Une usine qui empestera son environnement jusqu’à près de 3 km par ses odeurs de goudron et  crachera par sa cheminée de 30 mètres de haut des composés multiples dont beaucoup sont cancérigènes !

La cession du chemin est une des conditions sine qua non permettant à l’usine de s’installer. L'imperméabilisation de 4 ha de forêt entrainera la destruction d’un écosystème forestier.
Son effet tampon accumule actuellement pas moins de 16.000 m3 d'eau et serait remplacé par un insignifiant bassin d’orage de 1.600 m3.
Faut-il des intempéries telles qu’on vient de les connaître pour comprendre la nécessité absolue d’arrêter de bétonner notre patrimoine naturel ? 
Il existe 20.000 ha de friches en Wallonie, c’est évidemment là qu’il faut construire ce type d’industrie. Encore faut-il qu’elle soit nécessaire, ce que nous contestons.

L’installation de cette usine apporterait le maillon manquant permettant au groupe NONET/SOTRAPLANT d’avoir la main mise sur l’ensemble des marchés publics de voiries et d’aménagements dans notre région.
Au travers de l’ASBL Walterre chargée par la RW de la gestion et du suivi des terres excavées. ASBL qui comprend notamment la Fédération des entrepreneurs de voirie dont le demandeur fait partie du Conseil d’Administration.
P
ar la société HUBLET filiale de NONET pour le stockage des déchets inertes et le regroupement des terres polluées ;
Par les entreprises de voirie NONET, SOTRAPLANT, C&T réunies au sein d’un même groupe,
L’objectif final est de contrôler toutes les étapes des chantiers routiers et ainsi se retrouver incontournable au niveau des marchés publics des communes et de la région.
Il ne faudra pas s’étonner que les prix des travaux routiers montent en flèche. Et que la facture soit salée pour les communes qui ont déjà tant de peine à entretenir leur réseau.

Plusieurs communes ont déjà dénoncé ces faits et exprimé leur inquiétude pour le futur. (Andenne, Fosse la Ville, Couvin, Florennes, Gerpinnes, Chatelet, Verlaine, Ittre, Spa,...)

Tout cela pour dire que nous ne sommes pas face à une petite entreprise locale et familiale comme on a essayé de nous faire croire mais à un lobby puissant qui est bien implanté dans l’administration et dans les sphères régionales. Un lobby qui s’organise au sein de diverses asbl et fédérations afin d’influencer les décisions de la politique régionale et d’être présent, sous des formes diverses à tous les stades : de la remise d’avis, de la décision et de l’exécution. Et les zones d’ombres du dossier qui a été rentré à la commune d’Assesse sont encore nombreuses…

Mais nous ne sommes pas dépourvus de moyen au niveau communal. Ce sera notre volonté à tous qui fera oublier ce projet.
Il est important aujourd’hui que vous marquiez clairement cette volonté.
Dans beaucoup de dossiers de ce type, il apparaît que les intérêts privés priment sur l’intérêt public.
Il est donc important que l’ensemble des conseillers ici présents défendent les intérêts de leurs concitoyens. Et cela sans arrière pensée politique, ni discipline de parti.
Car il s’agit de notre cadre de vie à tous, de notre santé et de l’aménagement de NOTRE territoire.

La première occasion sera donnée dans la décision que vous prendrez tout à l’heure concernant la suppression du chemin N°30.
Ce sera l’unique moment de la procédure ou l’ensemble des représentants (le conseil) pourra se positionner face à ce projet.
Il est essentiel que ce sentier soit conservé afin de pouvoir développer la fiche 13 du PCDR, spécifique au Bois Robiet et qui devrait être mise en place en 2024
Votre décision concernant ce sentier aura une importance sur la santé, le cadre de vie de nos concitoyens mais aussi sur les finances communales futures.
La maîtrise de notre espace public est un des outils dont nous disposons.
Cet outil pourra nous permettre de réaliser les projets futurs prévu pour cette zone aux bénéfices des habitants de notre commune.


Questions;

- Vu la complexité du dossier qui fait plus de 1200 pages, quels moyens le Collège a-t-il mis en place pour analyser le contenu du dossier soumis à enquête publique ?

-  Au vu de la volonté affichée du Collège de s’opposer à ce projet, si le Conseil communal de ce jour conforte la position prise par le Collège, Nonet/Sotraplant ira en recours auprès du Gouvernement et le cas échéant auprès du Conseil d’Etat. Quelles mesures le Collège compte-t-il prendre pour défendre l’intérêt des citoyens ?