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Mais quelle mouche a piqué la commune d’Assesse ? Mardi prochain, le collège communal (le bourgmestre et les échevins) souhaite annuler le règlement qu’il a lui-même voté et qui assure pourtant la meilleure protection du Bois Robiet contre le projet de construction d’une usine à tarmac. Cette décision soudaine, prise unilatéralement et sans concertation avec ses partenaires, est difficile à comprendre. Les élus communaux, qui ont pourtant rappelé récemment leur opposition au projet, déroulent aujourd’hui le tapis rouge au promoteur de l’usine à tarmac. Les associations locales tirent la sonnette d’alarme.

Bois Robiet 15
 
Petit rappel des faits.
 
Il y a 5 ans, le consortium industriel Nonet-Sotraplant annonce son intention de créer une gigantesque usine à tarmac au Bois Robiet, une forêt située entre les villages de Sart-Bernard, Courrière et Maillen, à quelques centaines de mètres à peine des habitations.

La mobilisation citoyenne immédiate va offrir à la commune deux arguments pour s’opposer au projet.

  1. Un sentier communal coupe la parcelle en deux: sans disposer de ce sentier, impossible pour l’industriel de lancer son projet. La commune suit le mouvement citoyen mais motive mal son refus de céder le sentier à Nonet-Sotraplant et perd ainsi son premier argument face au recours en justice introduit par l’industriel.

  2. Les associations citoyennes mettent alors en avant les qualités biologiques exceptionnelles de l’endroit et d’un autre bois de la commune et proposent au bourgmestre et aux échevins de voter un règlement de protection de ces bois, éloignant à nouveau le spectre de l’usine à tarmac.
    L’ancien collège communal vote ce règlement juste avant les élections.
    Devant un nouveau recours de l’industriel, le nouveau bourgmestre et ses échevins demandent il y a un mois à cinq grandes associations de défense de l’environnement  (les asbl Ardenne et Gaume, Canopea(qui regroupe 130 associations environnementales) , la Ligue Royale Belge pour la Protection des Oiseaux (LRBPO), les Cercles des Naturalistes de Belgique (CNB), Natagora) de se joindre à eux pour résister à cette nouvelle attaque en justice.
Aujourd’hui, de manière totalement incompréhensible, le bourgmestre et les échevins d’Assesse annoncent qu’ils vont annuler le règlement communal de protection du bois Robiet, levant ainsi la dernière barrière qui protégeait les intérêts de la nature assessoise et de la population.
Une décision prise, sans attendre au moins le rapport de l auditeur du Conseil d État et sans aucune concertation avec les associations citoyennes ni avec les cinq grandes associations de défense de l’environnement mobilisées par le même bourgmestre et ses échevins il y a un mois à peine. Un manque de respect total pour tous ces alliés bénévoles, qui ont donné sans compter leur temps et leur argent pour aider la commune à éviter l'installation d'une usine à tarmac sur son territoire. Ceci sans compter l’argent public (l'argent des citoyens) dépensé par la commune pour aller en justice contre le promoteur. Tout cela pour renoncer à tout aujourd’hui et dérouler le tapis rouge à Nonet-Sotraplant, en dépit des intérêts de ces mêmes citoyens dont la commune dilapide l'argent pour rien
 
Comment interpréter cela ?
 
Le bourgmestre et les échevins ont annoncé il y a quelques semaines avoir eu un contact avec les promoteurs de l’usine à tarmac. Ceux-ci se sont alors subitement désintéressés de leur propre recours en justice, comme s’ils avaient été informés par la commune qu’elle allait annuler son propre règlement communal. Ce qu’elle fait aujourd’hui.
Les associations citoyennes d’Assesse, qui se mobilisent depuis le début contre ce projet d’usine à tarmac au bois Robiet, pensent que le bourgmestre et les échevins veulent permettre au promoteur de poursuivre un projet "allégé" au bois Robiet. Elles craignent que le promoteur de l’usine à tarmac, comme il l’a fait il y a quelques années pour un projet similaire dans le Brabant wallon, utilise la dérogation prévue par le Code de Développement Territorial (codt) projette de réclamer ensuite pour construire l'usine à tarmac tant redoutée dans cette zone, rappelons-le, n'est pas destinée à accueillir la moindre activité industrielle d’une telle ampleur.
Un danger que les associations citoyennes claironnent depuis le début du projet à l'oreille des autorités communales.

Nous dénonçons cette volte-face irresponsable  des élus assessois qui sacrifient la protection de notre patrimoine naturel et de notre cadre de vie au profit d’intérêts privés. Nous appelons la population et les associations à rester vigilantes et mobilisées pour que la commune assume ses responsabilités et défende réellement le Bois Robiet contre ce projet destructeur.